Le Paléolithique supérieur

Le Paléolithique supérieur marque la dernière période glaciaire et l’arrivée de l’Homme moderne. La découverte de nombreux ossements appartenant à une faune froide du Quaternaire dans les alluvions würmiennes (Weichselien) de la basse terrasse de la Moselle entre Mertert et Wasserbillig d’une part, et dans les diaclases colmatées des plateaux en grès d’Oetrange, d’autre part, témoigne de ces vigueurs climatiques où la végétation a évolué de la steppe herbacée aux forêts dominées par les conifères. A cette période, la structuration domestique des différents campements fouillés dans diverses régions d’Europe reflète une certaine organisation sociale des groupes de chasseurs-cueilleurs Homo sapiens sapiens.

Au Luxembourg, encore peu de documents archéologiques se rapportent au Paléolithique supérieur. A cette époque, l’emploi du quartz et du quartzite est plus rare, le silex importé et local est dorénavant essentiellement utilisé. Malgré l’absence de fouilles de sites stratifiés en position primaire, plusieurs outils en silex caractéristiques des diverses cultures du Paléolithique supérieur ont été relevés en surface, en particulier sur les sommets des plateaux en grès de Luxembourg. Ces promontoires naturels offrent d’excellentes conditions de guet pour surveiller le gibier dans les vallées encaissées.

La présence d’industries paléolithiques synchrones à des phases plus tempérées du Würm (conditions de froid moins rigoureuses) à l’interpléniglaciaire et lors du dernier glaciaire, suggère une fréquentation du Bassin mosellan particulièrement lors des réchauffements climatiques des interstades glaciaires. Cette hypothèse pourrait expliquer les nombreux hiatus d’occupation actuellement observés au cours du Paléolithique supérieur le long de la vallée de la Moselle, ainsi que dans les plaines nord-occidentales.