Le Paléolithique Moyen

Homme de Néanderthal d'après Benoit Clarys

Homme de Néanderthal

De nombreuses stations de plein air attestent le passage de l’homme de Neandertal au Luxembourg. A la différence des ensembles du Paléolithique inférieur, les industries du Paléolithique moyen se rencontrent en plus grand nombre sur les terrasses alluviales, sur les plateaux de l’ensemble du territoire du Gutland et sur les marches de l’Oesling, aux portes des Ardennes. Les séries lithiques récoltées, essentiellement en surface, se caractérisent par un important débitage d’éclats avec parfois l’emploi de méthodes Levallois et discoïdes. Comme à l’Acheuléen, les assemblages moustériens sont encore principalement réalisés à partir de galets de quartz et de quartzite d’origine locale et régionale.

Toutefois le silex est mieux représenté dans la composition de certains ensembles sous formes de supports portant un fort investissement technologique (éclat Levallois) et d’outils finis (bifaces, racloirs, pointes moustériennes). Par l’emploi du quartzite comme matière première dominante, les groupes luxembourgeois du Paléolithique moyen,  replacés dans le contexte de l’Europe moyenne, se rapprochent des groupes français lorrains et allemands du Palatinat, de Hesse et du cours moyen du Rhin. L’existence de ces industries suggère une fréquentation préférentielle de nos régions lors des différentes phases tempérées de l’interglaciaire Eemien, puis des divers stades du Weichselien.

Bien que certains artefacts moustériens aient été recueillis en stratigraphie, mais en position secondaire, dans des terrasses fluviatiles (Grevenmacher), dans des dolines colmatées ou dans des dépôts de pente (Altwies et Frisange), leur faible nombre et leur caractère isolé ne permettent pas d’apporter de précision chronologique.