Le début du Néolithique : la culture rubanée

Céramiques décorées (Photo - Anne Hauzeur)

Poteries rubanées

Les premières communautés agro-pastorales danubiennes, qui viennent s’installer à la fin du VIe millénaire avant notre ère sur le territoire grand-ducal, appartiennent au courant culturel de la Céramique Linéaire occidentale ou rubané (nom donné d’après le décor en ruban qui orne la panse de certains récipients). Dans l’état de nos connaissances, le Luxembourg pourrait avoir connu une première phase de peuplement limitée aux rives de la Moselle. Viendrait ensuite une deuxième phase de peuplement avec des installations situées plus à l’intérieur des terres dans les vallées secondaires (Diekirch) et sur les plateaux du Gutland (région de Weiler-la-Tour).

A l’échelle européenne, les Rubanés du Luxembourg occupent l’une des trois avancées occidentales de la Culture à Céramique Linéaire, reconnues dans la région Rhin-Meuse, le long de la Moselle et en Alsace. Les groupes rubanés luxembourgeois ont entretenu des relations au moins de nature économique (approvisionnement en silex) avec des régions comme la vallée de la Meuse ou le centre du Bassin parisien. Ces populations semblent aussi avoir été influencées par la région du Main et du Neckar peut-être parce qu’elles en sont originaires : les styles de décor des poteries en témoignent.

Au début des années '60, un amateur clairvoyant, Emile Marx, prospecte et fouille les premières fosses rubanées de plusieurs villages situés autour de Weiler-la-Tour sur le plateau du Gutland. Mis à part une petite collection de tessons provenant de Grevenmacher conservée au Musée National d’Histoire et d’Art de Luxembourg, ce furent longtemps les seules traces d’une occupation du territoire luxembourgeois au Néolithique ancien. Durant les décennies suivantes, les prospections se poursuivirent, essentiellement cantonnées à cette région de plateau à couverture limoneuse. Des fouilles extensives sont entreprises depuis 1990 dans le cadre d’un programme de recherche conduit par la société Préhistorique Luxembourgeoise, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et le Musée National d’Histoire et d’Art de Luxembourg. Deux sites de plateau ont été partiellement explorés, Weiler-la-Tour-"Holzdreisch" et Alzingen-"Grossfeld", et un site de fond de vallée a fait l’objet d’une fouille quasi intégrale en sauvetage à Remerschen -"Schengerwis".